Ce samedi c’était la première édition du Festival Motion Motion à l’espace culturel Stereolux (Nantes). J’y étais et c’était tellement génial que je vous en parle ici !
Dès la porte d’entrée, on nous met dans le bain… Un gigantesque panneau LED de 3 mètres de haut en forme de Keyframe nous accueille, diffusant des séquences réalisées par une cinquantaine de Motion Designers. Tous les visiteurs restent hypnotisés par la diversité des styles graphiques et la qualité des animations, après ça on a juste envie de pousser la porte pour en découvrir davantage !
Les mini-conférences sont ouvertes par Matthieu Colombel, créateur du blog Kornikan mais également président de l’agence Blackmeal (entre autres). Il nous parle de la notion du Motion Design qui peine à trouver une définition unanime et nous expose alors sa vision : selon lui, le terme « design » ne doit pas faire référence au « dessin » mais à la façon de faire, de penser le mouvement. Le Motion Designer est donc plus un créatif qui trouve des solutions, qu’un technicien.
Après cette introduction enrichissante vont se suivre toutes sortes de créatifs, à commencer par le talentueux réalisateur de génériques de films : Kook Ewo. Celui-ci nous présente la genèse de ce générique de Silent Hill en nous expliquant notamment comment un projet de 6 mois a fini par devoir se faire en quelques semaines et les changements créatifs et techniques que cela impliquait. Comme quoi, même les grands sont contraints par les deadlines !
Le festival a également reçu le studio de création sonore Mooders, qui a souligné l’importance du sound design dans le domaine audiovisuel ou encore Joan Da Silva (Directeur de l’école LISAA Paris), qui a utilisé des mots-clefs comme « parallaxe » ou « physique » pour établir des liens entre le jeu vidéo et le Motion Design.
J’ai aussi beaucoup aimé la présentation de Cyril Izarn du studio Nöbl, qui a parlé du mélange des styles dans le Motion Design (3D et illustration dans leur cas) et qui, pour illustrer ses propos, nous a présenté le process de création de cette vidéo à propos de la maladie de Crohn.
Ma plus belle découverte a sûrement été les Francs Colleurs : un projet de stickers mené par le collectif d’artistes 9e concept qui s’est ensuite associé à l’agence Mnstr pour en faire des stickers augmentés (et animés). Le projet présente autant d’univers graphiques et sonores que d’artistes, tout en gardant une unité grâce au cadre en forme d’écaille (qui permet d’ailleurs de les imbriquer les uns aux autres). Nous avons pu faire l’expérience de la réalité augmentée par nous même dans l’espace d’exposition mais aussi chez nous en prenant quelques stickers et en téléchargeant l’application !
Dans l’espace d’exposition, on pouvait découvrir le projet The Daily Task du studio DOZE … en réalité virtuelle ! Ce projet avait initialement pour but de produire une petite boucle d’animation par jour et de la poster sur Tumblr. Mais le studio a décidé de nous le faire découvrir autrement en nous plongeant complètement dans leur univers grâce au système HTC Vive, une véritable expérience !
Juste à côté des gens avec leurs casques sur les yeux, on pouvait également découvrir le projet « Haïkus in motion series » des deux binômes de motion designer et sound designer : RSTD / ASTRYPHE & Darkpulse / Nïats. Pour eux, ce n’était pas une animation par jour mais plutôt une « petite pièce créative » par semaine. Vous pouvez parcourir leur chaîne ici.
Et pour finir, un autre de mes coups de cœur de ce festival : l’installation Hara de Guillaume Marmin. Guillaume Marmin est un réalisateur et plasticien qui se spécialise dans la conception de dispositifs audiovisuels sur des supports inédits (et qui a d’ailleurs parlé de la synesthésie en mini-conférence) . Cette installation était totalement hypnotisante : des formes abstraites de lumière qui évoluaient en rythme avec l’univers sonore… cela peut paraître assez simple mais être au sein même de l’oeuvre en fait une expérience très immersive et pleine d’émotion…
Autour de toutes ces découvertes avaient également lieux des rencontres professionnelles, des ateliers pour les enfants ou encore des concerts. Bref, un festival très complet et qui a rencontré son public… on attend la 2e édition avec impatience !